Voici le texte
« Salope de gauchiste, pute d’antifa »
C’est ce qu’a dit un militant fasciste à
notre camarade Lucie, pendant qu’il la violait, le 9 d’aout 2013, dans
la rue, alors qu’elle était à une soirée.
Pour protéger notre camarade, nous protégerons son anonymat. Nous ne donnerons pas plus de précisions, ni nom, ni localité et nous vous demandons de respecter ce choix nécessaire.
C’était clairement une attaque ciblée contre une militante antifasciste dont l’objectif était de briser le développement d’une activité antifasciste dans sa ville en la brisant elle. Ce qui a doublement échoué. C’était aussi un message adressé à l’ensemble des militant-e-s antifascistes de l’Etat français.
C’est son choix de dénoncer le crime dont elle a été victime et ce choix est une autre preuve de son courage exemplaire que nous saluons. Notre camarade souffre de séquelles physiques à vie.
Pour protéger notre camarade, nous protégerons son anonymat. Nous ne donnerons pas plus de précisions, ni nom, ni localité et nous vous demandons de respecter ce choix nécessaire.
C’était clairement une attaque ciblée contre une militante antifasciste dont l’objectif était de briser le développement d’une activité antifasciste dans sa ville en la brisant elle. Ce qui a doublement échoué. C’était aussi un message adressé à l’ensemble des militant-e-s antifascistes de l’Etat français.
C’est son choix de dénoncer le crime dont elle a été victime et ce choix est une autre preuve de son courage exemplaire que nous saluons. Notre camarade souffre de séquelles physiques à vie.
Un viol, c’est un crime. Un viol commis par un fasciste, pour des raisons politiques, c’est un crime fasciste et sexiste.
Nous réaffirmons notre solidarité avec
les victimes de violences et de crimes fascistes de part le monde,
crimes desquels l’Etat français est solidaires et complice. L’armée
s’est faite une spécialité de l’exportation de ses savoirs faire
contre-insurrectionnels, l’Etat français n’a jamais reculé devant les
crimes de masse, notamment contre les femmes, pour maintenir sous le
joug impérialiste les populations des pays qu’elle domine. Nous
réaffirmons notre solidarité avec les victimes de la répression fasciste
dans l’Etat français et leurs camarades, répression fasciste qui est
allée en 2013 jusqu’au meurtre.
Nous n’avons pas honte. La honte, elle
est là pour nous faire taire. Aucun-e survivant-e ne peut être tenu-e
pour responsable de la barbarie du système capitaliste et patriarcal.
C’est cette société qui est une honte.
C’est un message de solidarité à toutes les victimes d’agressions sexistes que nous souhaitons porter. Nous refusons de considérer comme sali-e-s ou dégradé-e-s les survivant-e-s de violences sexuelles. Ce sont des camarades à part entière, des combattantes. Ce sont les agresseurs qui sont salis et dégradés.
C’est un message de solidarité à toutes les victimes d’agressions sexistes que nous souhaitons porter. Nous refusons de considérer comme sali-e-s ou dégradé-e-s les survivant-e-s de violences sexuelles. Ce sont des camarades à part entière, des combattantes. Ce sont les agresseurs qui sont salis et dégradés.
Plus d’un an pour dénoncer un crime fasciste…
Il nous aura fallu plus d’un an pour
rendre public ce crime fasciste. Le corps de notre camarade n’est pas un
champ de bataille. Qu’elle soit en sécurité matérielle et morale nous
paraissait essentiel et a été notre priorité.
Pour la protéger, nous avons du lutter contre les attitudes et propos réactionnaires qui se sont exprimés dans notre entourage politique proche et les effets démoralisants qu’escomptaient les fascistes en commettant cette attaque.
Pour la protéger, nous avons du lutter contre les attitudes et propos réactionnaires qui se sont exprimés dans notre entourage politique proche et les effets démoralisants qu’escomptaient les fascistes en commettant cette attaque.
En tant qu’organisation, nous ne nous
faisons aucune illusion sur la démocratie bourgeoise. La répression
fasciste et policière, c’est un risque que nous assumons, que nous avons
déjà eu à surmonter. Chaque épisode répressif que nous avons vécu a
renforcé notre capacité de résistance, notre détermination. Notre
camarade est un exemple de résistance, de survie, que tous et toutes
peuvent saluer.
Nous sommes toujours plus
déterminé-e-s à mettre à bas le système capitaliste dont les violences
fascistes sont le symptôme du plus complet pourrissement. Nous avons
toujours plus la volonté de briser les chaînes de l’oppression sexiste.
La rage de vaincre, l’envie de lutter, nous espérons que les faits que
nous exposons les renforceront chez vous également.
C’est notre insoumission aux directions bourgeoises des mouvements de masse et aux directives des préfectures qui font nos qualités et nous souhaitons être toujours plus un poison pour elles.
C’est notre insoumission aux directions bourgeoises des mouvements de masse et aux directives des préfectures qui font nos qualités et nous souhaitons être toujours plus un poison pour elles.
Valoriser l’engagement des femmes dans l’antifascisme
Idéologie fasciste et sexiste vont de
pair. Les fascistes, classiquement, lorsqu’ils attaquent des militantes
s’adressent avant tout aux hommes de nos organisations et de notre
milieu. Menacer de viol, agresser sexuellement ou violer une militante
ou la copine d’un militant, c’est dire aux antifascistes, comme l’écrit
Virginie Despentes, « je baise ta meuf à l’arrachée ». C’est leur
propriété qu’ils souhaitent dégrader et ce faisant, priver nos camarades
de tout espace de repli et de sécurité, briser leur moral. Un viol de
guerre.
Montrons à ce fasciste, montrons à
tous ceux qui, fascistes, policiers, agresseurs, pensent qu’ils peuvent
faire ce qu’ils veulent des femmes qu’elles ne sont la propriété de
personne, mais des combattantes. Montrons leur combien, solidaires, en
mixité ou en non-mixité, elles sont dangereuses.
Les arrachages de voile, les agressions
contre les femmes voilées, policières ou fascistes, sont des actes
sexistes et racistes. Arracher un voile, c’est un attentat à la pudeur,
souvent doublé de violences physiques voire sexuelles. L’Etat et les
gouvernements font tout pour exclure les femmes voilées de l’espace
public, par la loi, par une propagande acharnée, encouragent le rejet et
les violences.
C’est réduire les femmes à un outil de reproduction que de s’attaquer aux non-blanches et aux couples mixtes. Dans l’imaginaire des réactionnaires, c’est par le ventre des femmes que passe le « grand remplacement » visant à « métisser la race blanche ».
C’est réduire les femmes à un outil de reproduction que de s’attaquer aux non-blanches et aux couples mixtes. Dans l’imaginaire des réactionnaires, c’est par le ventre des femmes que passe le « grand remplacement » visant à « métisser la race blanche ».
Valoriser l’engagement antifasciste des
femmes, c’est non seulement leur faire une place dans les organisations
antifascistes, mais c’est aussi porte la lutte contre le racisme et
l’islamophobie, avoir une pratique et des mots d’ordre résolument
tournés vers les classes populaires.
Regarder la barbarie de la société capitaliste en face et serrer les rangs
Ce que notre camarade a subi nous a
obligé-e-s à regarder droit dans les yeux la barbarie du système
capitaliste. Nous ne pourrions prétendre être révolutionnaires en
refusant d’affronter les terribles violences qu’elle engendre, car
refuser de regarder la réalité dans toute son horreur, c’est se priver
de mener la lutte contre ces violences.
Dans cette société qui laisse seul-e les
individu-e-s, ballotté-e-s par le système capitaliste, faire face aux
usures et traumatismes, nous avons besoin pour faire face de
reconstruire du collectif et de la solidarité. Chaque camarade de lutte,
chaque prolétaire est capable d’apporter dans la lutte pour la
révolution, de nous aider à bâtir une société débarrassée de
l’exploitation et des oppressions. Nous ne bâtirons pas la révolution ni
le socialisme en piétinant nos camarades.
La lutte contre l’influence du sexisme dans nos organisations et nos milieux
Nous ne sentons guère à même de donner
des leçons à qui que ce soit concernant l’anti-sexisme. Les retards dans
notre capacité à nous exprimer publiquement sont autant le fait
d’éléments extérieurs à notre organisation que d’une réalité interne
bien plus retardée que celle que nous affichions fièrement.
La société patriarcale craque de partout.
Mais notre culture et nos rapports sont imprégnés des rapports
sexistes. L’essentiel est de le reconnaître, de ne pas se contenter
d’une autosatisfaction d’oppresseurs à l’aise dans leur rôle
d’oppresseurs, mais de l’affronter.
Ce n’est pas celles et ceux qui dénoncent sexisme, racisme, islamophobie, LGBTIQphobie qui sont une menace pour nos organisations mais bien ces rapports d’oppression.
Ce n’est pas celles et ceux qui dénoncent sexisme, racisme, islamophobie, LGBTIQphobie qui sont une menace pour nos organisations mais bien ces rapports d’oppression.
Les faits que nous dénonçons ne sont
exceptionnels que dans la mesure où c’est un ennemi politique qui a
commis ce crime. Le viol est une réalité de masse, puisque 150 000 viols
sont commis par ans dans l’Etat français. Le viol, c’est une arme de
guerre utilisée contre les femmes. Et c’est une guerre qui se déroule
avant tout dans les espaces affinitaires puisque 85% des viols sont
commis par des personnes connues des victimes et à 60% à leur domicile.
Chaque parole publique dénonçant une
agression sexiste, un viol, est une brèche dans l’omerta qu’on impose
aux filles victimes de viol. Qu’elle puisse encourager d’autres femmes à
parler est pour ceux qui n’ont pas la conscience tranquille un risque
trop important. Voilà pourquoi nous avons du affronter les rires,
l’hostilité, la minimisation des faits que dénonçait notre camarade dans
notre espace politique le plus proche. En faire taire une, c’est faire
comprendre à toutes qu’elles ne doivent pas parler.
L’impasse de l’antifascisme républicain
Nous tenons à pointer la responsabilité
du PS dans ce qu’il s’est passé : il a laissé intentionnellement
déferler les hordes réactionnaires plusieurs mois durant dans les rues
de tout l’Etat français pendant le mouvement contre l’adoption du
mariage pour tous. En outre, quel a été l’effet des mesures de
dissolutions de groupes fascistes prises par Manuel Valls ? Un fasciste
se permettait, juste après ces mesures, de violer l’une de nos
camarades.
Il arrive à la bourgeoisie de réprimer
ses nervis fascistes lorsqu’ils dépassent le cadre de leur mission de
terreur. Mais ils sont l’un des appareils de répression de la
bourgeoisie, comme l’est la police. Vaine et destructrice en terme de
forces est la tactique qui consiste à aller toquer à la porte des
préfectures et des mairies.
Police et justice dressent des barrières infranchissables devant les survivant-e-s d’agressions sexistes, elles sont elles-mêmes là pour maintenir l’ordre bourgeois et patriarcal.
Police et justice dressent des barrières infranchissables devant les survivant-e-s d’agressions sexistes, elles sont elles-mêmes là pour maintenir l’ordre bourgeois et patriarcal.
L’antifascisme n’a pas besoin d’avoir
l’air gentil, de se dépolitiser et de se tourner vers les
sociaux-démocrates pour être de masse, au contraire. L’antifascisme
n’est pas une question morale, c’est une question de classe, c’est une
lutte contre un des bras armé de la bourgeoisie et contre les divisions
qu’elle sème dans nos rangs. Les idées réactionnaires gagnent du
terrain. A nous de savoir porter mots d’ordres et pratiques propres à
rétablir conscience, organisation et solidarité de classe au sein du
prolétariat.
Que le courage de notre camarade soit
salué, que sa parole vous transmette toute sa détermination, toute sa
colère, toute sa volonté de vaincre.
Face aux violences sexistes et fascistes, construisons la solidarité de classe !Unité et solidarité contre les fascistes, sexistes et violeurs, nervis des capitalistes et du patriarcat
http://antifafemrev.wordpress.com/

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