jeudi 2 août 2012

Montauban. Profanation : deux têtes de cochons déposées à la mosquée

Hier matin, la découverte de deux têtes de cochons et d'une mare de sang à  l'entrée de la mosquée  a provoqué  une vive indignation. /Photo DDM, Manu Massip. ()
Hier matin, la découverte de deux têtes de cochons et d'une mare de sang à l'entrée de la mosquée a provoqué une vive indignation. /Photo DDM, Manu Massip.

VIDEO -- Des inconnus ont accroché, dans la nuit de mardi à mercredi, deux têtes de cochons aux deux extrémités du portail d'entrée de la mosquée Es-Salem de Montauban, située dans l'avenue Chamier, non loin de la gare. Une importante quantité de sang a également été répandue sur le sol. C'est en arrivant pour la prière du matin, entre 4 heures et 5 heures, que les fidèles ont découvert le triste spectacle. Houssine est de ceux-là : «C'est une insulte, un acte complètement lâche. Nous étions une soixantaine ce matin à assister à la prière. Tous choqués, nous avons quand même prié. Il faut que ces gens sachent que ce genre de comportement ne nous blesse pas, mais nous soude au contraire.» Sur place, les policiers ont récupéré les têtes de porc dans le cadre de leur enquête. Selon les premiers éléments, les auteurs de la profanation n'ont pas franchi le portail et ne se sont toujours pas fait connaître, ne serait-ce, que par une quelconque revendication.

Les jeunes de la mosquée veulent organiser leur protection

L'association de la mosquée a déposé plainte au commissariat de Montauban et a dénoncé la multiplication d'actes islamophobes : «Depuis trois ans, c'est l'escalade et toujours, comme aujourd'hui, en plein ramadan. Il y a d'abord eu les pieds de cochons, puis une lettre de menace l'an dernier et maintenant les têtes de cochons et le sang. Où va-t-on s'arrêter ?» s'interroge Mohamed Bousraf, membre de l'association.
Elève en quatrième au collège Olympe de Gouges, le jeune Bilal, 13 ans ne comprend pas cette haine à l'encontre de sa communauté : «C'est injuste. On ne fait rien de mal. On prie, on dort… Pendant le ramadan, on invite même tous les nécessiteux du quartier à venir partager nos repas.»
Dans la cuisine de la mosquée, un groupe de trois jeunes d'une vingtaine d'années discutent aussi autour d'une table. Pour eux, ces têtes de cochons représentent l'insulte de trop : «Toute l'année, les fidèles sont les victimes des provocations les plus stupides. Passons encore sur les quolibets, mais des automobilistes n'hésitent pas non plus à lancer des bouteilles d'eau et de bière sur les personnes qui se trouvent devant la mosquée. On va en parler au sein de l'association, mais je pense qu'il va falloir s'équiper pour se protéger. Pourquoi pas déjà avec des caméras de surveillance…» Justement, les caméras de la ville, soit 46 appareils répartis sur tout le territoire communal n'ont pas permis pour l'instant aux enquêteurs ne retrouver la trace des profanateurs. Et pour cause, aucune caméra n'est installée dans l'avenue Chamier.

Des tags sur le mur du CFA en 2011

Par le passé, plusieurs affaires ayant également un relent de racisme ont été enregistrées sur Montauban. C'est ainsi qu'au début du mois de mai 2011, un tag de belle taille s'affichait sur un mur extérieur du CFA dans la zone nord. Un tag ainsi libellé : «Ici, c'est le midi, pas l'Algérie». Cette revendication au fondement régionaliste(?) était apparue dans le même temps du côté de Cahors.

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