Le sergent Jamel Benserhir raconte les circonstances qui l’ont amené à dénoncer les comportements néo-nazis de trois soldats du 17ème Régiment parachutiste de Montauban, avant de porter plainte contre les responsables de cette unité.
Photos à l’appui, il avait dénoncé, dans Le Canard Enchaîné du 2 avril 2008, les agissements néo-nazis de trois jeunes militaires. Mardi 8 avril 2008, Jamel Benserhir, âgé de 33 ans, sergent du génie parachutiste de la Compagnie d’Appui de Montauban, a porté plainte pour « discrimination à l’emploi » et pour « incitation à la haine raciale » contre les responsables de cette unité, dont il dénonce l’inaction et le harcèlement. « Sans moi, ces militaires auraient continué au régiment », explique-t-il.
- Des parachutistes du 17e régiment
Question :

Jamel Benserhir :
Je suis chasseur parachutiste. J’ai toujours été bien noté. Je suis arrivé 3ème de ma promo sur cinquante.
Au fur et à mesure de mon avancement dans la carrière, je me suis aperçu qu’on se passait de mes services. Cela a commencé lorsque ma section est partie en Côte d’Ivoire pour l’Opération Licorne. Moi qui étais chef de groupe, on me laissait à la caserne. Cela m’a étonné et j’ai fait connaître mon mécontentement. Un collègue m’a alors fait savoir que certains éléments de ma compagnie se réunissaient en faisant le salut nazi et que le capitaine était au courant de certains comportements. Je cherche à en savoir davantage. Je trouve des photos où on voit effectivement certains de mes gars bras tendus. Et au cours de nos exercices, je m’aperçois que les tatouages portés par certains sont explicites : l’aigle du Troisième Reich, par exemple. Le capitaine qui est présent ne dit rien quand il voit ces signes ostensibles, à moins qu’il ne fasse semblant de ne pas voir..."
- Une photo publiée dans Le Canard Enchaîné
-"Vous alertez votre hiérarchie ?"

C’est à ce moment-là que j’ai décidé, alors que toutes les portes étaient fermées, de mettre cette affaire sur la place publique. En dépit du droit de réserve. J’obéis à ma conscience. Et c’est seulement après la parution des photos dans la presse que ces militaires ont été mis aux arrêts de rigueur. Ils sont en réalité en permission. Mais sans moi, ces militaires auraient continué au régiment."
- L’insigne du 17e régiment de parachiutistes
-"Quelles conséquences cela a-t-il eu pour vous ?"

Propos recueillis par Aziz ZEMOURI
- Vue de Montauban
AUTEURS
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