mercredi 6 juillet 2011

Yvan Benedetti, ex-bras droit de Gollnisch, prépare un après-FN musclé

Il ne se fait aucune illusion et ne cherche pas à arranger son cas. Yvan Benedetti, conseiller municipal FN de Vénissieux (Rhône), sait qu'il va se faire exclure du Front national. Il est passé devant la commission des conflits (instance disciplinaire du parti d'extrême droite), mercredi 29 juin, pour les raisons que nous évoquions ici, le 1er juin
Yvan Benedetti/DR
Yvan Benedetti devrait être exclu du FN
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Dirigeant de l'Oeuvre française, groupuscule antisémite et pétainiste - qu'il a quitté "officiellement" le 1er aout 2010 mais dont il continue à organiser les troupes- il a été le chef d'orchestre de la campagne de Bruno Gollnisch pour le congrès. Il avait la main sur les Jeunes avec Gollnisch ainsi que sur l'association des Amis de Bruno Gollnisch. C'est un personnage important dans la galaxie des opposants à Marine Le Pen. Les marinistes ne l'aiment pas et il le leur rend bien."Si je devais parier, je miserai un gros paquet d'argent sur mon exclusion", nous a-t-il déclaré à la sortie de sa convocation devant la commission. C'est Marine Le Pen, en tant que présidente du FN, qui, en dernier ressort, décidera de la sanction à appliquer.
Elle était composée d'Alain Jamet qui la présidait, de Jean-Marie Le Pen, Wallerand de St Just (trésorier du FN), Steeve Briois (secrétaire général), Bruno Gollnisch, Marie-Christine Arnautu (vice-présidente chargée des affaires sociales), Bruno Subtil, Huguette Fatna, Eric Domard (directeur de cabinet de Marine Le Pen) et Christian Maréchal. Benedetti pouvait espérer compter deux soutiens en les personnes de Gollnisch et Subtil.
Promotion "Maréchal Pétain"
Benedetti dirige aussi Jeune nation, une structure liée à l'Oeuvre et qui essaime sur la région Rhône-Alpes. Chaque année, il organise un "camp école nationaliste" (voir ici pour le cru 2009), qui prend le nom d'une figure du panthéon nationaliste. En 2009, c'était José-Antonio Primo de Rivera, le chef historique de la Phalange espagnole. En 2010, Marcel Bucard, leader d'un groupuscule fasciste français dans les années 1930 et collaborationniste. Cette année, en guise d'ultime provocation, la promo prendra le nom du "Maréchal Pétain". Une information parue sur le site de Jeune nation, à la veille de l'audition d'Yvan Benedetti. "J'ai été très étonné qu'ils ne m'en parlent pas", s'amusait-il mercredi après-midi.
Yvan Benedetti avait prévu de se défendre en faisant le procès de la "dédiabolisation". "Je leur ai dit que la dédiabolisation était un monstre froid qui dévorera ses enfants. Une fois que le monstre aura digéré les anachroniques que nous sommes [les militants issus de l'Oeuvre française], les prochains sont les historiques du parti. Dont Jean-Marie Le Pen. Marine doit tuer le diable, on ne sait pas où ça s'arrêtera", a-t-il affirmé à Droites extrêmes.
De toute manière, Yvan Benedetti est déjà dans l'après-FN. "Pas question" ,pour lui, de rejoindre la coalition des ex du FN menée par Carl Lang, Roland Hélie et Robert Spieler. Celui qui se définit comme "nationaliste révolutionnaire" et qui refuse "l'électoralisme" serait plutôt tenté par un activisme plus musclé. Dans lequel pourraient le rejoindre Alexandre Gabriac, exclu définitivement, Jérôme Guigue ou encore Christophe Georgy, tous deux sous le coup d'une exclusion d'une durée de 6 mois.
NB du 30 juin : Yvan Benedetti a diffusé, jeudi 30 juin au matin, un communiqué de presse où il affirme qu'il n'est "ni dans l’après-FN, ni dans l’après-Le Pen, mais toujours membre du Front National". Il ajoute: "J’ai défendu les couleurs [du FN] à toutes les dernières élections législatives, municipales, régionales et cantonales. Avec beaucoup d’autres, derrière Jean-Marie Le Pen, nous avons fait face à l’adversité pour maintenir à flots le mouvement, suite à la déroute des élections législatives de 2007, jusqu’à la renaissance électorale des régionales de 2010. J’ai été, avec ma collègue Danica Ljustina, un des rares élus lors des municipales de 2008. Lors du dernier congrès du mouvement, qui s’est tenu à Tours le 16 janvier, les adhérents du Front m’ont fait l’honneur de m’élire en bonne place au Comité central. Il me semble qu’aujourd’hui, personne ne peut douter de mon attachement à notre mouvement et à ses militants que j’ai appris à connaître et à aimer tout au long de mon engagement militant. Je suis donc serein, dans l’attente de la décision de la Présidente du Front National."

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