Visite émouvante de ce que fut l'horreur du fascisme.
Quelques photos et le texte de la prise de parole.
Hommage
aux victimes du camp de Gurs
La
création du camp et les réfugié-e-s de l’État espagnol
La
création du camp de Gurs est consécutive à la défaite des
républicain-e-s des
peuples dans l'État espagnol face
aux troupes fascistes du Général Franco en mars 1939.
Situé
sur la lande de Gurs, il sera aménagé en 1 mois-et-demi sur un
terrain de 80 hectares, entouré d'une double ceinture de barbelés.
Dès
avril 1939, le camp sera jugé opérationnel par les autorités de la
IIIème République de l'État français.
Avec
ses 400 baraques, il pouvait accueillir jusqu’à 20.000 personnes.
Le choix du site (situé sur une lande, le camp fut vite envahi par
la boue transformant peu à peu le lieu en un véritable marécage),
les infrastructures précaires et l'extrême dureté des conditions
de détention (70 cm de largeur sont dévolus à chaque interné-e)
feront de nombreuses victimes.
Les
autorités françaises décideront de placer dans ce camp «d'accueil»
(qui se révélera être un camp de concentration), des milliers de
combattant-e-s de l'armée républicaine des peuples dans l'État
espagnol, dont des résistant-e-s basques, des volontaires des
brigades internationales, ainsi que toutes les populations fuyant le
fascisme.
Au
total 24.530 réfugié-e-s de l’État espagnol furent
prisonnier-ère-s dans les camp de Gurs.
Les
indésirables
A
partir de mai 1940, d'autres populations (14.795 hommes et femmes)
seront également interné-e-s dans ce camp par le gouvernement
fasciste de Vichy sous le qualificatif «de
population indésirable»
:
-
Des Manouches, Gitan-e-s, Rroms, Sintés, Tziganes.
-
Des interné-e-s pour délits d’opinion (communistes,Anarchistes, Basques…)
ou bien plus largement les personnes qui étaient une gêne pour le
gouvernement de Vichy.
-
Des femmes originaires d’Allemagne et des pays appartenant au
Reich.
Les
Juives-Juifs
Le
statut des Juives-Juifs promulgué le 3 octobre 1940 aboutira à leur
internement massif dès l'automne 1940.
Avec
l’arrivée des Juifs au camp à partir d’octobre 1940, le camp de
Gurs deviendra le symbole de l’antisémitisme du régime de Vichy.
Le gouvernement de l'État français impérialiste y internera de
1940 à 1943, 20.000 juives-juifs. Ce seront, en majorité, des
personnes âgées. Près de 800 d’entre eux-elles mourront dans les
semaines suivant leur arrivée.
Le
camp de Gurs sera pour beaucoup d'entre eux-elles la dernière étape
avant les camps d'extermination nazis.
Entre
août 1942 et mars 1943, les
plusieurs
milliers de Juives-Juifs qui se trouvaient au camp Gurs furent
envoyé-e-s par convois au camp de Drancy, près de Paris, puis au
camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau où elles-ils furent
presque toutes et tous exterminé-e-s.
On
peut se demander pourquoi les populations juives furent déportées
au camp de Gurs, dans le sud de la France; cette déportation
s'inscrivait dans une volonté d'exécution d'un plan nommé: «Plan
Madagascar»;
l’île Française avait été choisie par les nazis pour devenir un
immense ghetto pour tou-te-s les juives-Juifs d’Europe centrale. Ce
plan ne sera jamais réalisé et sera remplacé en 1942 par la
«solution
finale à la question juive».
Fermé
le 31 décembre 1945, le site sera radicalement transformé dès 1946
(vente et destruction du site, plantation d'une forêt) afin de jeter
ce camp dans l'oubli, un camp qui, rappelons-le, a été conçu, crée
et administré par les autorités françaises du premier au dernier
jour de son existence.
Un
devoir de mémoire
Il
est important de rendre hommage aux victimes du camp de Gurs et de
maintenir
vivante la mémoire
de ce lieu et de ce qui s'y est déroulé.
Nous
avons toutes et tous l'obligation, génération après génération,
de ne pas oublier les actes criminels perpétrés par les régimes
réactionnaires, nazis et fascistes. Pour que tout cela ne se
renouvelle ni ici, ni ailleurs.
Il
est d'autant plus important aujourd'hui, où le capitalisme en crise
utilise l'extrême droite comme bouclier, de réaffirmer l'importance
primordiale de lutter contre le fascisme, la xénophobie,
l'antisémitisme et toutes les formes de discriminations.
L'histoire
nous apprend que les crises capitalistes sont un terreau fertile pour
les mouvements prônant la haine de «l'autre»,
la peur des cultures différentes. Que ce soit sous la forme du
nationalisme, du populisme ou simplement d'une tentative de repli sur
soi, les pouvoirs en place n'hésitent pas à recycler les idées
d'extrême droite dans le but cynique de récupérer des
électrices-teurs.
C'est
pour cela que le devoir de mémoire passe également par la lutte
contre ces idées nauséabondes. Celles-ci n'ayant jamais vraiment
disparu et resurgissant dès que le manque de mobilisation et la
résignation prennent place.
N'oublions
pas qu'aujourd'hui des populations sont fortement stigmatisées et
discriminées, qu'elles subissent de fortes répressions.
-Les
sans papiers qui meurent en essayant de fuir la misère de leurs pays
d'origine en guerre ou de gouvernements fascistes. Si elles-ils
parviennent à rejoindre l'Europe, elles-ils sont enfermé-e-s dans
des camps de rétention, en attendant d'être expulsé-e-s vers leurs
pays d'origine.
-Les
peuples nomades qualifiés
de "gens du voyage",
les Rroms, Tziganes... sont stigmatisé-e-s, pourchassé-e-s et
expulsé-e-s par les gouvernements de droite comme de gauche, violant
le droit fondamental de libre circulation et d'installation. Ces
personnes n'ayant d'autre choix que de vivre dans de véritables
bidonvilles, livrés à la vindicte de la population les trouvant
«nuisibles»,
«indésirables».
-Les
militant-e-s progressistes subissant de plein fouet la répression
pour s’être opposé-e-s à la violence policière ou à des lois
proprement fascistes.
Quelques
exemples qui devraient nous rappeler que les choses n'ont pas autant
évolué que les pouvoirs veulent bien nous le faire croire et que le
combat doit continuer afin que l'histoire ne se répète pas
inlassablement.
Oroimena,
duintasuna eta borroka
Memòria,
dignitat, luta
Hommage
aux victimes du fascisme d'hier et d'aujourd'hui
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