Procés à Paris contre des militants.
PARIS,
09 jan 2013 (AFP) - 10 militants de gauche ont été jugés mercredi par
le tribunal correctionnel de Paris pour avoir protesté par des tags
contre un rassemblement d'extrême droite en mars 2012 dans le XIIe
arrondissement de la capitale.
Olivier Besancenot, venu avant
l'audience soutenir les prévenus, dont certains font partie du Nouveau
parti anticapitaliste (NPA), a jugé "complètement disproportionné" le traitement réservé à ces "militants anti-fascistes".
La justice reproche à trois d'entre eux des faits de "dégradations",
pour avoir dessiné le 8 mars 2012 de larges tags sur les murs de
l'espace Charenton, un centre de salons et de congrès qui devait
accueillir quelques jours plus tard les "assises nationales
identitaires", organisées avec le soutien du Bloc identitaire. Des tags
avaient également été tracés sur les murs d'un cimetière voisin et d'une
enceinte SNCF. Sept des prévenus sont poursuivis pour "participation à
un groupement en vue de la préparation de dégradations de biens".
L'avocate générale Murielle Desheraud a requis des amendes de 500 à
1.000 euros pour neuf d'entre eux, et un travail d'intérêt général pour
le dixième, le seul à avoir déjà été condamné.
A l'audience, tous se
sont décrits comme des "militants anti-fascistes" et se sont dits
"solidaires" des actions de protestation menées contre le rassemblement
identitaire, qui consistaient principalement selon eux à coller des
affiches pour "informer la population". Aucun n'a reconnu être l'auteur
des tags.Leur avocate, Me Irene Terrel, a demandé l'annulation de la
procédure,selon elle irrégulière au regard des "dommages légers"
occasionnés. Elle a souligné que ses clients avaient "pour quelques
graffitis" fait "48 heures de garde à vue" afin d'être déférés devant la
Brigade criminelle, service d'élite de la police judiciaire parisienne.
Il s'agit selon elle d'"une affaire purement politique, qui a fait
l'objet d'une répression politique". Elle a demandé la relaxe des 10
prévenus "faute d'éléments légaux" les impliquant et au nom de la
"liberté d'expression".
La 14e chambre correctionnelle rendra son jugement le 20 février.
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