Hier matin, la découverte de deux têtes de cochons et d'une mare de sang à l'entrée de la mosquée a provoqué une vive indignation. /Photo DDM, Manu Massip.
Les jeunes de la mosquée veulent organiser leur protection
L'association de la mosquée a déposé plainte au commissariat de Montauban et a dénoncé la multiplication d'actes islamophobes : «Depuis trois ans, c'est l'escalade et toujours, comme aujourd'hui, en plein ramadan. Il y a d'abord eu les pieds de cochons, puis une lettre de menace l'an dernier et maintenant les têtes de cochons et le sang. Où va-t-on s'arrêter ?» s'interroge Mohamed Bousraf, membre de l'association.Elève en quatrième au collège Olympe de Gouges, le jeune Bilal, 13 ans ne comprend pas cette haine à l'encontre de sa communauté : «C'est injuste. On ne fait rien de mal. On prie, on dort… Pendant le ramadan, on invite même tous les nécessiteux du quartier à venir partager nos repas.»
Dans la cuisine de la mosquée, un groupe de trois jeunes d'une vingtaine d'années discutent aussi autour d'une table. Pour eux, ces têtes de cochons représentent l'insulte de trop : «Toute l'année, les fidèles sont les victimes des provocations les plus stupides. Passons encore sur les quolibets, mais des automobilistes n'hésitent pas non plus à lancer des bouteilles d'eau et de bière sur les personnes qui se trouvent devant la mosquée. On va en parler au sein de l'association, mais je pense qu'il va falloir s'équiper pour se protéger. Pourquoi pas déjà avec des caméras de surveillance…» Justement, les caméras de la ville, soit 46 appareils répartis sur tout le territoire communal n'ont pas permis pour l'instant aux enquêteurs ne retrouver la trace des profanateurs. Et pour cause, aucune caméra n'est installée dans l'avenue Chamier.
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